Antonio Casilli est maître de conférences à Telecom ParisTech et chercheur au Centre Edgar-Morin de l’EHESS, il participe aussi à diverses émissions sur France Culture.
Interview d’Antonio Casilli au Campus Fonderie de l’Image
La captation de valeur
Toutes nos actions sur le web génèrent à notre insu de la valeur qui est captée par les entreprises de service de l’Internet en particulier par les GAFA. Nos recherches, nos like, nos paniers sont autant de données qui seront ensuite structurées et revendues sous forme de profils qualifiés aux futurs annonceurs. Innocemment, nous parsemons au gré de nos visites un peu de « moi » collecté et valorisé par les tenants du big data. Cette création de valeur n’est pas partagée et n’est pas rétribuée alors que ces données font toute la fortune de grand groupe comme Google ou Facebook.
Digital labor, un travail dissimulé
Au-delà de la collecte automatisée, les services nous incite également à saisir toujours plus en détail des informations sur nos profils. Ainsi nous passons des heures à remplir des formulaires en révélant toujours plus de notre intime. C’est pour votre bien, nous dit-on. Vous bénéficierez ainsi de nos meilleurs services. Sans jamais nous dire que nous réalisons par nos données leur richesse. L’exploitation du digital labor, jusqu’à quand, jusqu’où ?
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http://www.casilli.fr/
rue89 : peut-on encore aimer internet – Antonio Casilli
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Le réseau Sharers & Workers
Sharers & Workers est un réseau ouvert, lancé au printemps 2015, qui rassemble des participants institutionnels, proches du dialogue social, de la recherche au service des syndicats, ainsi que de l’économie collaborative et du numérique. Le réseau est piloté par l’IRES et ASTREES.